Une adoption croissante de l’autoassurance par les ETI
Traditionnellement réservée aux grands groupes, l’autoassurance séduit de plus en plus les entreprises de taille intermédiaire (ETI).
Face à la hausse des primes d’assurance et à la complexité croissante des risques, ces entreprises cherchent des alternatives pour mieux maîtriser leurs coûts et leur exposition aux sinistres.
Les captives de réassurance : un outil stratégique
Pour s’autoassurer, les ETI créent des captives de réassurance, des filiales dédiées à la couverture de leurs propres risques.
Ces structures permettent aux entreprises de :
- Conserver une partie des primes au sein du groupe, optimisant ainsi la gestion de leur trésorerie.
- Personnaliser leur couverture en fonction de leurs besoins spécifiques, notamment pour des risques peu ou mal couverts par le marché traditionnel de l’assurance.
- Accéder aux marchés de la réassurance pour mutualiser certains risques et bénéficier de conditions plus avantageuses.
Les avantages pour les ETI
La mise en place d’une captive de réassurance offre plusieurs avantages aux ETI :
- Maîtrise des coûts : en internalisant une partie de la couverture des risques, les entreprises peuvent réduire leur dépendance aux assureurs externes et mieux contrôler leurs dépenses liées aux assurances.
- Flexibilité : les captives permettent de concevoir des programmes d’assurance sur mesure, adaptés aux spécificités de l’entreprise et à l’évolution de ses activités.
- Amélioration de la gestion des risques : en étant directement impliquées dans le processus d’assurance, les entreprises renforcent leur culture de la prévention et de la gestion des risques.
Les défis à relever
Malgré leurs avantages, les captives de réassurance présentent également des défis pour les ETI :
- Réglementation : la création et la gestion d’une captive impliquent de se conformer à des exigences réglementaires strictes, notamment en matière de solvabilité et de gouvernance.
- Capitalisation : les captives nécessitent une capitalisation initiale significative, ce qui peut représenter un obstacle pour certaines ETI.
- Gestion opérationnelle : la gestion d’une captive requiert des compétences spécifiques en assurance et en réassurance, ainsi qu’une infrastructure adaptée.
Une tendance soutenue par des évolutions législatives
La loi de finances pour 2023 a introduit des mesures visant à assouplir la fiscalité des captives de réassurance, encourageant ainsi leur création par les entreprises françaises.
Un décret d’application est attendu pour préciser les modalités de ces dispositions.
Quel avenir pour l’autoassurance chez les ETI ?
Face à ces évolutions, une question se pose : l’autoassurance via des captives de réassurance deviendra-t-elle une pratique courante parmi les ETI françaises ?
Si cette tendance se confirme, elle pourrait transformer le paysage de la gestion des risques en entreprise, offrant aux ETI de nouvelles opportunités pour optimiser leur protection tout en maîtrisant leurs coûts.